Développement durable : témoignage d'un expert !
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Développement durable : témoignage d'un expert !
LGV PACA ou le développement déraisonnable ?
Le développement durable a bon dos !
C’est le contexte dans lequel on veut placer les avantages de la LGV PACA : un moyen de transport propre pour atteindre Nice plus rapidement mais sans la pollution et l’effet de serre des avions et des voitures. Certes le train permet à un voyageur de polluer vingt fois qu’en prenant sa voiture ou l’avion… mais cette comparaison n’est valable que lorsque ce train existe. Tout change s’il faut d’abord construire une ligne nouvelle ! Les associations écologistes et les agriculteurs protestent à juste titre contre le bouleversement provoqué par un tracé nouveau, le colmatage de la nature par des centaines de milliers de tonnes de béton et d’acier mises en place par des milliers d’engins et de camions. On n’a pas encore fait ce calcul. Si on le faisait on prendrait conscience qu’il faudra de nombreuses années pour que l’avantage de la LGV compense enfin l’impact écologique de sa construction et du déplacement et de la production de tous ses matériaux.
Mais pourquoi ne pas faire ce sacrifice écologique puisqu’il sera amorti par les avantages sur la durée ? Ce calcul n’est pas raisonnable pour plusieurs raisons.
Une raison d’efficacité économique – Il y a déjà le choix du train. La ligne existante relie directement Nice à la capitale en 5h 30. Elle pourrait être améliorée pour accélérer ce trajet. Donc l’enjeu économique d’une ligne nouvelle se réduit au mérite d’un investissement additionnel de 5 à 8 milliards d’euros qui procurent un gain de temps d’une heure à une heure et demie et un déplacement d’usagers de la route ou de l’avion vers le train. Les décideurs et les citoyens devraient avoir des prévisions claires et crédibles sur cette comparaison par rapport à l’amélioration du tracé existant.
Une raison d’efficacité sociétale - la région a un besoin criant de plus de transport ferroviaire et collectif. Mais pas un transport d’élite qui tente de rivaliser avec l’avion. Nous avons besoin d’un transport de proximité bien intégré qui serve les déplacements quotidiens des travailleurs, des étudiants, des retraités pour leurs loisirs et leur santé. Un transport comme en Ile-de-France, en Suisse ou aux Pays-Bas. Ces investissements au profit du quotidien des Provençaux apporteront plus d’emplois pérennes, de réductions de pollution et d’économies aux ménages qu’un chantier de prestige qui blesse notre cadre de vie.
Une raison de danger écologique – le consensus scientifique est massif : il reste peu de marge de manoeuvre et peu d’années avant d’atteindre un point de non retour dans la déstabilisation du climat. L’alternance des extrêmes, sécheresses, inondations et tempêtes, s’est accélérée au cours des dix dernières années. La région méditerranéenne, son agriculture et sa forêt, sa biodiversité et ses ressources en eau, son littoral et son tourisme sont particulièrement vulnérables à un glissement des zones arides vers le nord. Il faut changer notre mode de pensée : on ne peut plus se permettre des sacrifices écologiques de l’envergure de ce chantier du LGV PACA pour des améliorations différées à dix ans ou plus ! Il faut des projets qui compensent immédiatement leur impact écologique et apportent de grandes améliorations dans la foulée. Les économies d’énergie, le photovoltaïque, le transport collectif de proximité, le reboisement et le bois énergie… voilà les investissements qui sauvegarderont notre qualité de vie en Provence.
Voici pourquoi la LGV n’est pas un projet de développement durable mais de développement déraisonnable. Assurément il n’est pas le seul de ce type dans le monde. Il y a plus déraisonnable et on hausse les épaules. Mais celui-ci est chez nous ! L’outrage donne du nerf et de la voix à la raison.
On ne peut plus laisser passer de tels projets en force. Pour l’écologie, l’économie et la qualité de vie il faut demander le débat public qui permette de clarifier les enjeux et de faire les choix qui profitent au plus grand nombre de Provençaux sans nuire à d’autres. Faute de débat ouvert et sérieux nous aurons une opposition acharnée et bien compréhensibles de tous ceux qui ont le courage de sauvegarder l’environnement et notre bien-être à tous.
claude@fussler.org
Claude Fussler, expert international du développement durable et du changement climatique, s’exprime ici en tant que Brassois soucieux de réaliser un développement durable au quotidien.
Le développement durable a bon dos !
C’est le contexte dans lequel on veut placer les avantages de la LGV PACA : un moyen de transport propre pour atteindre Nice plus rapidement mais sans la pollution et l’effet de serre des avions et des voitures. Certes le train permet à un voyageur de polluer vingt fois qu’en prenant sa voiture ou l’avion… mais cette comparaison n’est valable que lorsque ce train existe. Tout change s’il faut d’abord construire une ligne nouvelle ! Les associations écologistes et les agriculteurs protestent à juste titre contre le bouleversement provoqué par un tracé nouveau, le colmatage de la nature par des centaines de milliers de tonnes de béton et d’acier mises en place par des milliers d’engins et de camions. On n’a pas encore fait ce calcul. Si on le faisait on prendrait conscience qu’il faudra de nombreuses années pour que l’avantage de la LGV compense enfin l’impact écologique de sa construction et du déplacement et de la production de tous ses matériaux.
Mais pourquoi ne pas faire ce sacrifice écologique puisqu’il sera amorti par les avantages sur la durée ? Ce calcul n’est pas raisonnable pour plusieurs raisons.
Une raison d’efficacité économique – Il y a déjà le choix du train. La ligne existante relie directement Nice à la capitale en 5h 30. Elle pourrait être améliorée pour accélérer ce trajet. Donc l’enjeu économique d’une ligne nouvelle se réduit au mérite d’un investissement additionnel de 5 à 8 milliards d’euros qui procurent un gain de temps d’une heure à une heure et demie et un déplacement d’usagers de la route ou de l’avion vers le train. Les décideurs et les citoyens devraient avoir des prévisions claires et crédibles sur cette comparaison par rapport à l’amélioration du tracé existant.
Une raison d’efficacité sociétale - la région a un besoin criant de plus de transport ferroviaire et collectif. Mais pas un transport d’élite qui tente de rivaliser avec l’avion. Nous avons besoin d’un transport de proximité bien intégré qui serve les déplacements quotidiens des travailleurs, des étudiants, des retraités pour leurs loisirs et leur santé. Un transport comme en Ile-de-France, en Suisse ou aux Pays-Bas. Ces investissements au profit du quotidien des Provençaux apporteront plus d’emplois pérennes, de réductions de pollution et d’économies aux ménages qu’un chantier de prestige qui blesse notre cadre de vie.
Une raison de danger écologique – le consensus scientifique est massif : il reste peu de marge de manoeuvre et peu d’années avant d’atteindre un point de non retour dans la déstabilisation du climat. L’alternance des extrêmes, sécheresses, inondations et tempêtes, s’est accélérée au cours des dix dernières années. La région méditerranéenne, son agriculture et sa forêt, sa biodiversité et ses ressources en eau, son littoral et son tourisme sont particulièrement vulnérables à un glissement des zones arides vers le nord. Il faut changer notre mode de pensée : on ne peut plus se permettre des sacrifices écologiques de l’envergure de ce chantier du LGV PACA pour des améliorations différées à dix ans ou plus ! Il faut des projets qui compensent immédiatement leur impact écologique et apportent de grandes améliorations dans la foulée. Les économies d’énergie, le photovoltaïque, le transport collectif de proximité, le reboisement et le bois énergie… voilà les investissements qui sauvegarderont notre qualité de vie en Provence.
Voici pourquoi la LGV n’est pas un projet de développement durable mais de développement déraisonnable. Assurément il n’est pas le seul de ce type dans le monde. Il y a plus déraisonnable et on hausse les épaules. Mais celui-ci est chez nous ! L’outrage donne du nerf et de la voix à la raison.
On ne peut plus laisser passer de tels projets en force. Pour l’écologie, l’économie et la qualité de vie il faut demander le débat public qui permette de clarifier les enjeux et de faire les choix qui profitent au plus grand nombre de Provençaux sans nuire à d’autres. Faute de débat ouvert et sérieux nous aurons une opposition acharnée et bien compréhensibles de tous ceux qui ont le courage de sauvegarder l’environnement et notre bien-être à tous.
claude@fussler.org
Claude Fussler, expert international du développement durable et du changement climatique, s’exprime ici en tant que Brassois soucieux de réaliser un développement durable au quotidien.
Christine- Messages : 12
Date d'inscription : 16/01/2009
Re: Développement durable : témoignage d'un expert !
Var Matin
Claude Fusler (Expert international pour le développement durable et le changement climatique) : "« Lgv-Paca, un développement déraisonnable »
http://www.varmatin.com/ra/brignoles/171487/brignoles-claude-fussler-lgv-paca-un-developpement-deraisonnable
"Le développement durable a bon dos. Oui le train permet à un voyageur de polluer vingt fois moins qu'en prenant sa voiture ou l'avion... Mais cette comparaison n'est valable que lorsque ce train existe. Tout change s'il faut d'abord construire une ligne. Bouleverser la nature avec des centaines de milliers de tonnes de béton et d'acier mises en place par des milliers d'engins."
« La LGV n'est donc pas un projet de développement durable mais de développement déraisonnable. On ne peut plus laisser passer de tels projets en force. Faute de débat ouvert et sérieux nous aurons une opposition acharnée. »
Claude Fusler (Expert international pour le développement durable et le changement climatique) : "« Lgv-Paca, un développement déraisonnable »
http://www.varmatin.com/ra/brignoles/171487/brignoles-claude-fussler-lgv-paca-un-developpement-deraisonnable
"Le développement durable a bon dos. Oui le train permet à un voyageur de polluer vingt fois moins qu'en prenant sa voiture ou l'avion... Mais cette comparaison n'est valable que lorsque ce train existe. Tout change s'il faut d'abord construire une ligne. Bouleverser la nature avec des centaines de milliers de tonnes de béton et d'acier mises en place par des milliers d'engins."
« La LGV n'est donc pas un projet de développement durable mais de développement déraisonnable. On ne peut plus laisser passer de tels projets en force. Faute de débat ouvert et sérieux nous aurons une opposition acharnée. »
Lou Cigaloun- Messages : 19
Date d'inscription : 13/01/2009
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